Les séries pluviométriques de 16 stations reparties dans la zone soudano-sahélienne du Cameroun ont été analysées afin d’apprécier l’évolution récente des précipitations au cours des cinq dernières décennies. L’évolution des précipitations annuelles pour la période allant de 1960 à 2010, montre une tendance à la baisse avec un pourcentage de variation compris entre - 6 et 10 % à l’exception des stations de Kaélé et de Guétalé. Trois périodes ont été identifiées : une période humide qui se situe entre 1960 et 1976, une période sèche située entre 1977 et 1990 et une troisième période moins humide allant de 1990 à 2010. Les méthodes statistiques appliquées (Pettitt, Lee et Heghinian, Hubert) aux séries pluviométriques indiquent des ruptures entre 1965 et 1972, d’une part, et entre 1987 et 1992 d’autre part. La baisse de la pluviométrie après rupture est comprise entre 14 % et 31 %. Les résultats obtenus à partir de l’analyse en composante principale ont permis de mettre en évidence trois groupes de stations aux caractéristiques différentes : les stations qualifiées de sèches, moyennes et humides où la variabilité pluviométrique est respectivement forte, moyenne et faible. De plus, la période sèche a atteint son maximum en 1983. Par contre, l’année 1994, qui correspond à l’année la plus humide enregistrée dans la bande sahélienne a eu plus d’ampleur sur les stations à caractères secs situées entre 10e de latitude Nord et 14° de longitude Est. Ces résultats témoignent de l’existence d’une grande variabilité spatio-temporelle des précipitations dans cette partie du Cameroun.