Ces dernières décennies, la pollution atmosphérique est l’une des principales causes de la dégradation de la santé de l’Homme et constitue ainsi un problème de santé publique dans la plupart des grandes villes du monde. L’objectif de cette étude est d’évaluer la variation spatio-temporelle de la qualité de l’air dans un environnement urbain tropical à partir des propriétés magnétiques des feuilles des plantes. Des prélèvements mensuels de feuilles des espèces Barleria prionitis L. et Jatropha integerrima Jacq. ont été réalisés d’abord en saison sèche (Février et Avril) puis en saison pluvieuse (Mai et Juillet). Ces deux plantes ont été préalablement mises en culture par bouturage dans un jardin botanique jouissant de conditions homogènes puis, trois mois plus tard, transportées et exposées dans les différents types d’utilisation du sol du District d’Abidjan que sont : les principaux axes routiers (AR), les zones industrielles (ZI), les zones résidentielles (ZR) et les parcs et jardins (PJ). Les teneurs en particules fines dans chacun des habitats ont été déterminées à partir du SIRM des feuilles qui y ont été prélevées. Les résultats ont montré que les SIRM des feuilles les plus élevés ont été observés dans les AR (198,98 µA) et les plus faibles au niveau des PJ (8,21 µA). En outre, nos résultats ont également montré un gradient croissant de SIRM des feuilles des deux espèces avec le temps d’exposition. Enfin, la moyenne des particules accumulées par les feuilles de J. integerrima etait plus élevée par rapport à celle de B. prionitis pendant les différentes périodes d’échantillonnage. Ce travail a permis de regrouper les AR et ZI en zones de mauvaise qualité d’habitat contrairement aux ZR et PJ. Ces résultats ont indiqué par ailleurs que le taux de particules fines en suspension dans l’atmosphère est plus élevé en saison sèche (Février et Avril) par rapport la saison des pluies (Mai et Juillet). Enfin, les caractéristiques foliaires de J. integerrima avec ses feuilles subcoriaces, une pilosité plus ou moins dense et sa capacité à produire une sève lactescente font de cette espèce une excellente bioindicatrice de la pollution de l’air atmosphérique.